Comment choisir sa pince à sertir ?
Longtemps dominée par la soudure et le brasage, la plomberie a vu émerger des techniques plus modernes et efficaces pour l'assemblage des tuyauteries. Parmi elles, le sertissage s'impose comme une solution incontournable, notamment pour les personnes recherchant un gain de temps et une sécurité accrue.
Cette méthode, qui repose sur une déformation mécanique du raccord, offre de nombreux avantages par rapport aux techniques traditionnelles. Rapide, fiable et applicable à divers matériaux, elle simplifie les installations tout en garantissant une étanchéité optimale. Mais comment fonctionne exactement le sertissage et pourquoi est-il plébiscité par les professionnels du secteur ?
Qu’est-ce que le sertissage ?
Le sertissage est une méthode de raccordement utilisée dans les domaines de la plomberie, du chauffage et des installations sanitaires. Contrairement aux techniques traditionnelles comme la brasure ou la soudure, qui nécessitent une source de chaleur, il repose sur une déformation mécanique du raccord pour assurer une connexion robuste et étanche entre les tubes.
Cette méthode fonctionne en insérant un tube dans un raccord muni d’un joint torique, puis en exerçant une pression à l’aide d’une pince à sertir. Sous cette contrainte, le raccord se déforme de manière contrôlée, comprimant le joint et garantissant une parfaite étanchéité. Ce procédé est particulièrement prisé grâce à sa rapidité d’exécution et son absence de résidus, optimisant ainsi le temps et le coût des interventions.
Par exemple, dans l’installation d’un circuit de chauffage central, un plombier peut utiliser le sertissage pour assembler un réseau de tuyaux Multicouche sans avoir recours à une flamme ou à des produits de soudure. Cette approche réduit le risque d’erreur et accélère la mise en œuvre du projet.
Les avantages du sertissage en plomberie
Le sertissage s’est démocratisé en raison de nombreux atouts qui en font une solution incontournable pour les plombiers et chauffagistes.
- Résistance et durabilité : les raccords sertis offrent une excellente longévité et ne se détériorent pas au fil du temps lorsqu’ils sont correctement installés.
- Absence de fuite : le procédé assure une étanchéité fiable. Lorsqu’un sertissage est bien effectué, il n’est pas nécessaire de le reprendre ou de le renforcer avec un autre système d’étanchéité.
- Compatibilité avec divers matériaux : cette technique fonctionne sur des tubes en Multicouche, tubes en PER, tubes en cuivre ou acier inoxydable, permettant ainsi une grande polyvalence dans les projets de plomberie.
- Rapidité d’installation : selon certaines études du secteur, le sertissage permet de réduire le temps de travail de 40 % par rapport aux techniques traditionnelles
- Facilité d’apprentissage : contrairement à la soudure qui demande de la précision et de la pratique, le sertissage peut être maîtrisé en peu de temps. Un artisan comme un bricoleur peut rapidement acquérir le geste nécessaire à une fixation efficace.
En résumé, le sertissage s’impose comme une méthode moderne, fiable et rapide pour la mise en place de réseaux de plomberie et de chauffage, offrant à la fois sécurité et efficacité, tant pour les professionnels que pour les particuliers souhaitant réaliser eux-mêmes certaines installations.
Les différents types de pinces à sertir : comment s’y retrouver ?
Le choix d'une sertisseuse dépend de plusieurs critères : la fréquence d'utilisation, le type de raccords à réaliser et le budget disponible. Différents modèles existent, chacun offrant des avantages et des limites selon l'usage prévu. Cette section détaille les principales catégories de sertisseuses pour aider à sélectionner l’outil le plus adapté.
La sertisseuse électrique
La sertisseuse électrique est équipée d'un moteur qui applique une pression constante sur le raccord à sertir. Elle peut fonctionner sur batterie ou être branchée sur secteur. Grâce à sa rapidité d'exécution et sa facilité d'utilisation, elle est souvent privilégiée par les professionnels du bâtiment et de la plomberie.
Avantages- Efficacité et rapidité : permet un sertissage en seulement quelques secondes, avec une pression uniforme.
- Autonomie et mobilité : les modèles à batterie sont particulièrement pratiques quand l'accès à une prise électrique est limité.
- Sécurité accrue : certains modèles disposent d’une fonction anti-déclenchement à vide, évitant tout risque de sertissage mal effectué.
- Coût élevé : le prix d’une sertisseuse électrique débute aux alentours de 1000 € ce qui peut représenter un investissement important.
- Entretien nécessaire : comme tout outil motorisé, elle nécessite un entretien régulier et le remplacement de la batterie après plusieurs années d'utilisation.
La pince à sertir hydraulique
La pince à sertir hydraulique utilise un système de pression hydraulique permettant d’appliquer une force considérable sur le raccord. Elle est particulièrement adaptée aux travaux nécessitant une puissance élevée, comme les installations de plomberie de grande envergure ou l’assemblage de réseaux de chauffage complexes.
Avantages- Grande puissance : la force exercée peut atteindre jusqu’à 400 bars, permettant de sertir des raccords de diamètre important.
- Fiabilité et robustesse : sa conception est pensée pour un usage intensif, garantissant des années d’utilisation sans problème mécanique majeur.
- Sécurité : équipée d’un capteur de pression et d’un indicateur lumineux, elle assure un sertissage optimal sans risque d’erreurs.
- Poids et encombrement : plus lourde que les autres modèles, elle est moins maniable, notamment dans des espaces exigus.
- Prix élevé : souvent au-delà de 1500 euros, ce type de sertisseuse est généralement réservé aux professionnels.
La pince à sertir manuelle
La pince à sertir manuelle ne nécessite aucune alimentation électrique ou hydraulique. L’utilisateur doit exercer une force mécanique sur les poignées pour assurer un sertissage correct du raccord. Ce modèle est principalement destiné aux bricoleurs et aux professionnels réalisant des opérations ponctuelles.
Avantages- Coût accessible : généralement disponible pour moins de 100 euros, elle représente une solution économique.
- Aucune maintenance : ne nécessite ni recharge de batterie ni entretien spécifique.
- Facile à transporter : son poids léger et son fonctionnement sans fil en font un outil pratique pour un usage occasionnel.
- Effort physique requis : le sertissage demande une force importante, surtout sur des raccords de gros diamètre.
- Moins rapide : contrairement aux modèles électriques ou hydrauliques, elle demande un temps d’exécution plus long.
Bien choisir sa pince à sertir : les critères essentiels
Le type de mâchoire : monobloc ou avec inserts ?
Le choix de la mâchoire d’une pince à sertir dépend avant tout du type de raccords et du diamètre des tubes à travailler. Deux options principales existent, chacune présentant des avantages spécifiques.
Mâchoire monobloc
La mâchoire monobloc est une pièce unique qui ne nécessite pas de changement d’inserts. Cela permet un gain de temps appréciable, notamment sur les chantiers où l'on enchaîne les sertissages d’un même diamètre.
Mâchoire mère avec inserts
Les mâchoires avec inserts sont composées d’une structure principale dans laquelle on vient placer des inserts interchangeables, adaptés au diamètre du tube.
Le choix entre ces deux systèmes dépend donc essentiellement des exigences du chantier et de la fréquence de changement de diamètre des tuyaux.
Les profils d’inserts selon le matériau utilisé
Le sertissage implique l’utilisation d’inserts aux formes spécifiques selon le type de tube et de raccord. Quelques profils de mâchoires sont plus couramment utilisés en fonction des matériaux.
- TH : utilisé pour les tubes Multicouche, il s’agit du profil le plus répandu et polyvalent.
- RF-P : recommandé pour le PER haute densité, souvent utilisé dans les installations de chauffage et sanitaires.
- V : spécifique aux raccords en cuivre, offrant une forte compatibilité avec les installations en plomberie traditionnelle.
- U : conçu pour les raccords type Uponor, notamment présents dans certaines installations spécialisées en chauffage et eau potable.
- HA : employé pour le système Oventrop, souvent utilisé dans des solutions de chauffage central.
- M : adapté aux tuyaux en acier inoxydable, requis pour des applications demandant une résistance élevée à la corrosion.
Une mauvaise compatibilité entre un insert et le matériau du tube peut entraîner des déformations incorrectes et compromettre l’étanchéité du raccord. Il est donc essentiel de s’assurer que la sertisseuse et ses inserts correspondent parfaitement au système de tuyauterie installé.
Le diamètre de la mâchoire : un paramètre clé
Le choix du diamètre d’ouverture de la mâchoire influence directement la compatibilité avec les tubes à sertir. Chaque matériau suit des normes spécifiques en termes de diamètre.
- Multicouche : 12 à 32 mm, utilisé dans la majorité des installations modernes.
- PER : 12 à 32 mm, pour les systèmes de chauffage et planchers chauffants.
- Cuivre : 12 à 28 mm, encore très courant en rénovation.
- Uponor : 16 à 25 mm, notamment pour les circuits d’alimentation en eau potable.
- Inox : 12 à 28 mm, souvent choisi pour des installations industrielles ou exigeantes.
Si un projet nécessite plusieurs dimensions de tubes, privilégier une sertisseuse offrant une large gamme de diamètres est plus judicieux. Cela garantit ainsi une meilleure flexibilité sur le chantier.
Le sertissage est une méthode moderne, fiable et rapide pour l’assemblage des réseaux de plomberie et de chauffage. Offrant gain de temps, sécurité et étanchéité optimale, il s’impose comme une alternative efficace aux techniques traditionnelles. Facile à maîtriser, il convient aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers soucieux de réalisations durables.
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